Roumanie, l’Olténie du 2 au 4 septembre 2014

, par Joëlle

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De Kladovo à Craiova

02/09 Kladovo-Hinova
Nous quittons Kladovo et 20km plus loin nous passons le barrage des portes de fer 1 qui sert de frontière avec la Roumanie. Pas de souci à la frontière, les douaniers serbes et roumains nous souhaitent bon voyage. Pour arriver à Dobreta Turnu Severin, il faut emprunter une nationale (la RN E70). La circulation est dense. Entre le bord de la route et le bas-côté une bande goudronnée de 50 cm peut être considérée comme "cyclable". En fait je ne sais pas si c’est vraiment une bonne chose, car, de ce fait, les 4-8 roues ne ralentissent pas et ne dévient pas de leur trajectoire, nous trouvant sans doute bien abrités par la bande blanche au sol ! On dit que la langue roumaine est très proche de l’italien, eh bien la conduite aussi ! Quant aux chiens dont on nous avait tant parlé, ils sont soit dans les jardins, derrière les grilles, soit écrasés sur la route...plus de chiens errants en Roumanie ? Nous retenons encore nos conclusions sur ce point.... À Dobreta nous constatons que nous sommes bien de retour en "Europe", c’est-à-dire, l’Europe commerciale : Carrefour, Cora, Lidl, Auchan et la BRD du groupe Société Générale fleurissent ! Le centre ville est agréable : des parcs, de belles bâtisses XIXÈME....Nous repartons après avoir fait un tour vers les piles du pont de Trajan qui traversait le Danube jusqu’à Kladovo. À Hinova, nous trouvons la pension repérée mais, personne... Un voisin arrive, il appelle le propriétaire qui ne doit pas tarder et nous propose de l’attendre dans son jardin. Gino arrive et nous voici installées et cocoonées : douche, chaises longues puis repas de poisson de sa pêche et de tomates de son jardin...

03/09 Hinova-Cetate
Nous quittons Gino sous un ciel gris et remontons contre le vent vers le village d’Hinova, puis c’est une départementale qui doit nous mener à Cetate. Après une dizaine de kms nous devons grimper une côte assez longue et la pluie très forte (on croirait presque de la grêle), ainsi que les 4-8 roues ne nous facilitent pas le travail. En haut le paysage est une récompense : vue sur la plaine du Danube. La pluie cesse et nous séchons sous un fort vent de bâbord. Nous devons gîter pour garder l’équilibre. Quand les poids lourds sont en vue derrière nous, nous sautons de nos bicyclettes et nous garons sur le bas-côté, car l’aspiration est devenue très forte avec le vent et leur passage nous déséquilibrerait à coup sûr. Cette route moyenne est très fréquentée par les poids lourds de TIR, notamment polonais, qui, soit dit en passant, sont les moins prudents .... Vers 13h nous nous arrêtons devant un café, il est fermé. On nous dit qu’il y a un restaurant à 8 km. C’est aussi un café. Pour midi nous nous contenterons d’un paquet de crackers et d’une limonade. Un couple de clients parlant quelques mots d’anglais nous fait comprendre que l’hôtel à Port-Cetate que j’avais repéré est fermé (les patrons étant en prison suite à malversations).
Quelques kms plus loin la pluie et le tonnerre nous font rechercher un abri, d’abord sous un arbre puis dans une station service. Nous installons nos vélos trempés sur le trottoir devant la boutique de la station, sous un auvent. Nous entrons nous réchauffer dans la boutique. Le tonnerre gronde, la pluie redouble et quelques minutes plus tard il y a un étang devant la boutique au niveau des pompes. Les automobilistes se déchaussent pour descendre de leurs véhicules et ils ont de l’eau jusqu’aux bas des mollets pour remplir leurs réservoirs ! La serveuse de la station nous dit, elle, qu’il y a bien un hôtel à Cetate. L’orage semble se calmer, nous repartons une heure plus tard en traversant les flaques. 15 kms sous la pluie et l’orage avant d’arriver à Cetate. Pas d’hôtel en vue. Nous voulons nous adresser à la mairie, elle est fermée. Quelqu’un nous fait comprendre qu’on pourrait s’adresser à un habitant quelques mètres plus loin. Nous ne le trouvons pas. Un gamin qui s’intéresse beaucoup à nos sacoches avant nous amène devant un stand de vente de légumes. Nous filons à l’indienne. Quelqu’un parlant l’italien, nous indique pas très précisément une maison plus loin. Puis quelqu’un parlant un peu français finit par nous dire que le centre culturel de Port-Cetate (l’hébergement repéré avant de partir) est ouvert ! Nous arrivons à Port-Cetate, 2kms plus loin, toujours sous une pluie battante. Heureusement le centre est bien ouvert, un employé nous demande si on veut camper ou dormir dans une chambre (il a de l’humour celui-là !). Après négociations sur les prix nous regagnons, trempées jusqu’aux os une chambre chaude, ouf !
La soirée se passe en réflexions moroses sur le temps, que sera demain ?, la difficulté des échanges avec les gens : nous ne retrouvons pas le sourire loyal et bienveillant des serbes et nous ne savons qui croire....

04/09 Cetate –Craiova
Étant donné la difficulté à se faire comprendre, à avoir confiance dans ce qu’on nous dit, pas de panneaux "rooms" devant les maisons, indifférence générale, etc. Nous renonçons à faire l’étape prévue pour laquelle je n’avais pas trouvé d’hébergement, espérant tomber sur une chambre chez l’habitant. Nous cherchons un moyen de rejoindre une étape suivante : train, bus, location de voiture ? Le matin, au petit déjeuner, les membres d’un séminaire d’entreprise prennent leur petit déjeuner à côté de nous. Nous trouvons un monsieur parlant français et prêt à nous aider à nous faire comprendre de nos hôtes. Nous apprenons à cette occasion que s’il n’y avait pas eu de séminaire, le centre aurait été fermé : vive les séminaires ! Il semble possible, à Maglavit,15 km de là, de prendre un train vers Craiova, une ville moyenne à 70 kms, mais personne n’en est sûr ni ne peut nous donner d’horaires. Par internet je trouve un train partant vers 13h. Nous quittons donc notre hébergement vers 10h30 malgré la pluie. À Maglavit, la première personne rencontrée nous regarde avec des yeux ronds quand nous lui demandons où est la gare. Il nous dit qu’il vaudrait mieux prendre un minibus avec nos vélos en s’adressant au bar situé sur la nationale à la sortie de la ville et que si on veut une gare il faudrait aller à Calafat, 20 km plus loin. Un peu plus loin je rentre dans une épicerie pour poser la même question. Les dames se concertent et nous disent que, non, avec les vélos nous ne pouvons pas prendre le bus. Quelqu’un finit par nous expliquer où se trouve la gare, 5km plus loin. Nous arrivons, en pleine campagne, par un chemin de terre, devant une bâtisse fermée sur laquelle est accroché un panneau bleu "Maglavit". Devant les rails enfouis dans l’herbe, quelques plaques de béton disjointes servent de quai. Il pleut toujours. Nous sommes trempées et attendons avec espoir le passage du train en imaginant le pire (wagon à bestiaux ?). Peu avant 13h un monsieur accompagné en voiture vient lui aussi attendre le train, donc il y a bien un train....que nous voyons arriver peu après. Bonnes surprises : c’est un train type TER français, et un voyageur se précipite pour nous aider à monter nos vélos. Le contrôleur nous aide ensuite à les arrimer puis à chaque gare fait taire les mécontents que nos vélos gênent pour monter ou descendre. À l’arrivée toujours le même voyageur sympa nous aide à descendre nos vélos, sortir de la gare et nous indique la direction à suivre pour trouver un hôtel. Nous passons la fin d’après-midi à visiter un peu cette ville universitaire toujours sous la pluie. Craiova est candidate pour être ville européenne de la culture en 2021. Le centre est en partie restauré mais beaucoup de très belles vieilles bâtisses tombent en ruine. De grands immeubles modernes et tristes se mêlent aux bâtiments anciens.
Demain, nous allons essayer de reprendre un train vers Giurgiu, une de nos villes étapes. Il pleut toujours....

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